La pré-retraite Unedic est une expression qui a récemment pris de l’ampleur dans le débat public, notamment en raison du vieillissement de la population et de la hausse progressive de l’âge légal de départ à la retraite. Cet article propose un tour d’horizon des dispositifs spécifiques à cette situation et des enjeux qui y sont associés.
L’origine de la pré-retraite Unedic et son fonctionnement
Le terme “pré-retraite Unedic” fait référence aux règles particulières de l’assurance chômage destinées à soutenir les demandeurs d’emploi âgés qui approchent de l’âge légal de départ à la retraite. En effet, à partir de 62 ans, les bénéficiaires de l’allocation chômage peuvent, sous certaines conditions, continuer à percevoir leurs indemnités même après avoir épuisé leurs droits. Cela leur permet alors de cumuler les trimestres nécessaires pour obtenir une pension complète sans subir de décote.
Ce dispositif, créé par les syndicats et les organisations patronales, est appelé “maintien des droits”. En 2021, selon l’Unedic, les chômeurs âgés de 59 ans ont pu bénéficier de trois années d’indemnités chômage, ce qui leur a permis de combler l’écart jusqu’à l’âge de 62 ans et l’entrée dans ce programme de maintien des droits.
Une hausse des ruptures conventionnelles et licenciements pour inaptitude chez les seniors
L’Unedic a observé en 2021 une augmentation des ruptures conventionnelles et des licenciements pour inaptitude parmi les salariés âgés de 59 ans. Cette tendance s’explique notamment par la volonté de certains employés de ce groupe d’âge de sécuriser leur parcours professionnel en bénéficiant du dispositif de pré-retraite Unedic.
Cependant, cette situation est loin de faire l’unanimité. Ainsi, comme le souligne Olivier Guivarch, secrétaire national de la CFDT (Confédération française démocratique du travail), “en termes de gestion de l’emploi selon l’âge, ce système satisfait beaucoup de personnes”. Néanmoins, il pointe également les limites de ce dispositif dans un contexte où le gouvernement souhaite inciter les salariés à travailler plus longtemps et maintenir les seniors en emploi.
Le décalage entre le maintien des droits et l’augmentation progressive de l’âge légal de départ à la retraite
En effet, l’âge de 62 ans, correspondant au début du programme de maintien des droits chômage, ne concorde plus avec l’augmentation progressive de l’âge légal de départ à la retraite qui passera à 64 ans. C’est pourquoi la pré-retraite Unedic devrait être un sujet central lors des négociations sur l’emploi des seniors, qui s’ouvriront avant Noël.
Avenir de la pré-retraite Unedic : des pistes à explorer
- Adapter et modifier les dispositifs d’aide aux seniors au chômage, en tenant compte de l’évolution de l’âge légal de départ à la retraite et des besoins des personnes concernées.
- Promouvoir une meilleure prise en compte des spécificités des salariés âgés dans les politiques d’emploi et de formation professionnelle, afin de favoriser leur maintien durable sur le marché du travail.
- Réfléchir aux modalités d’une coopération accrue entre les acteurs publics, privés et associatifs pour développer des solutions innovantes en faveur de l’emploi des seniors.
En conclusion, la question de la pré-retraite Unedic illustre les défis auxquels sont confrontés les demandeurs d’emploi âgés et interroge sur la pertinence des dispositifs existants pour accompagner cette population vers un accès sécurisé à la retraite. Les négociations à venir sur l’emploi des seniors seront l’occasion pour les acteurs concernés de plancher sur des propositions visant à répondre au mieux aux besoins des chômeurs de cette tranche d’âge tout en prenant en compte les enjeux économiques et sociaux.